vendredi 12 juin 2015

Coup de gueule contre la gestion de la douleur de l'enfant dans les hôpitaux

Bonjour

Dimanche dernier nous jouions tous ensemble dans le jardin lorsque PetiteFée s'est fourrée dans les pieds de son papa.
Elle était derrière son père, ce dernier ne l'a pas vu en se retournant et PetiteFée est tombée.

Une chute bête.

Ça arrive.

Voyant que les pleurs ne se calmaient pas nous avons décidé d'aller aux urgences. 

Nous sommes partis dans un premier endroit. PetiteFée était en pleurs. Là-bas on nous informe que nous pouvons attendre mais que si le médecin estime qu'une radio est nécessaire, il nous faudra aller dans un autre endroit car leur appareil est en panne.

Ok, autant aller directement aux urgences pédiatriques qui nous ont été conseillées.

Arrivés là-bas, on nous informe que vu que c'est un traumatisme, ils ne prennent pas PetiteFée en charge et qu'il faut aller aux urgences des adultes.

Soit, cela fait à présent une bonne heure que PetiteFée pleure en tenant son coude et en disant bobo mais nous voilà repartis pour un nouvel endroit.

Nous arrivons aux urgences adultes. La salle d'attente est blindée, des gens lisent, d'autres somnolent, ils viennent à plusieurs pour se tenir compagnie. J'en ai même vu un qui est venu avec son ordinateur et qui visionne un film tranquillement.

Les gens sont calmes mais c'est aussi que personne ne semble souffrir atrocement.

J'entends une personne se présenter. Elle vient car ça fait plusieurs jours qu'elle a mal au ventre et elle vient pour voir un médecin. a la question "est ce que les douleurs ont empiré" elle répond non... J'ai juste envie de bondir sur cette personne et lui rappeler la définition du mot "urgence".

Nous expliquons notre cas, on nous demande de patienter dans un coin. Au bout d'un certain temps, une soignante arrive, propose du doliprane à PetiteFée (qui le refuse) et nous invite à aller patienter.

Je demande si nous allons devoir attendre longtemps car la petite pleure et semble fort souffrir et là on me répond

" Ce n'est pas parce que c'est une enfant qu'elle doit passer avant les autres"

J'ai juste envie de bondir de ma chaise et d'attraper cette personne pour lui demander de me répéter ça une autre fois.

A la place j'explique posément que mon enfant souffre et que je me vois mal lui expliquer qu'il faut qu'elle prenne son mal en patience car il y a des gens qui attendent depuis longtemps. 
Je sais bien qu'elle n'y est pour rien, qu'elle ne fait que suivre une "procédure"  mais il demeure néanmoins un côté humain dans tout et j'ai beaucoup de mal à comprendre qu'on puisse demander à une enfant de moins de 2 ans de patienter comme tout le monde.

Les services sont débordés, on a l'impression que le personnel n'ose plus faire le tri et renvoyer les gens qui peuvent attendre chez eux.

Les urgences sont réservées aux urgences, je sais ça semble évident mais apparemment le système est tel que désormais cela devient un centre de consultations.

Le sens du service est perdu et les cas nécessitant une prise en charge rapide sont délaissés car on passe désormais plus par ordre d'arrivée qu'autre chose (sauf cas vital je pense bien).

Nous sommes finalement mises dans une salle de côté. Pendant ce temps là le papa est allé chercher de quoi tenir le coup, de l'eau, de quoi manger et des couches. Dans le couloir en face de nous, un homme hurle, PetiteFée pleure et me répète qu'elle a peur à chacun des cris. Je luis mens, lui dis que ce n'est rien et qu'on va vite rentrer à la maison et nous chantons "les petits poissons dans l'eau".

Le temps est long, on est transférées dans un box, on attend. Un médecin vient nous voir et nous annonce que c'est probablement une fracture puis il s'en va.

Quelque temps après, nous avons passé la radio et on nous annonce qu'il faudra un plâtre mais entre cette annonce et la réalisation effective du plâtre il nous aura fallu attendre encore plus d'une heure.

Le médecin et l'infirmier ont été assez gentils et doux avec PetiteFée qui était surprise d'avoir tout le monde autour d'elle qui chantait les petits poissons dans l'eau et finalement un peu plus de 5h après sa chute, elle a finalement réintégré son domicile soulagée.

Je reste sur une très désagréable impression de ce passage aux urgences

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