lundi 27 février 2017

Quand les soignants n'écoutent pas

Bonjour

Après le retour de Princesse à la maison, nous avons dû faire face à quelques difficultés. Elle était un bébé qui pleurait beaucoup, qui dormait peu et qui ne prenait pas de poids.
J'ai passé des nuits blanches à ne pas savoir que faire face à ce bébé. Désespérée j'ai écouté les mauvais conseils de la maternité en la complémentant au biberon (mais en tirant mon lait pour maintenir une lactation correcte).
J'ai fait par de mes inquiétudes mais il m'a été répondu qu'il était normal qu'un bébé pleure... Étant donné que c'était la période des fêtes voir un rdv avec un médecin relevait du challenge... Aidée par notre orl j'ai pu voir un pédiatre autre que notre habituel. 
Son premier réflexe a été de remettre en cause l'allaitement qui pour lui était insuffisant. Il m'a parlé de dénutrition pour mon bébé, terme hautement culpabilisateur.   J'ai expliqué que j'avais donné plein de biberons de lait artificiel et que j'avais constaté un fort reflux ainsi que des réactions que je jugeais anormales. Il nous a adressé vers l'hôpital pour que nous soyons pris aux urgences.

Nous étions  donc le 30 décembre, début  des galères pour moi. Arrivées à l'hôpital, j'ai expliqué notre cas. Il m'a été répondu qu'il était anormal qu'au bout de 15 jours elle n'ait pas repris son poids de naissance. A la question "est ce que vous allaitez?" J'ai répondu oui en expliquant qu'elle avait régulièrement des compléments de lait artificiel mais que je suspectais une intolérance aux produits laitiers vu que notre famille en était coutumière. Le médecin m'a dit " mais oui de toute façon c'est la mode, tout le monde est intolerant au gluten ou au lactose en ce moment". Bref...
Nous avons été hospitalisées toutes les deux et la nuit de vendredi à samedi toutes les 3h on m'a réveillée en me disant de la peser puis de l'allaiter et de la peser de nouveau. A chaque fois une soignante différente m'abreuvait de conseils contradictoires les uns par rapport aux autres ( pourquoi vous appuyez sur votre sein? Il faut la laisser téter. Pourquoi vous la laisser se fatiguer? Il faut appuyer sur votre sein pour qu'elle mange mieux). J'avais beau expliquer que je savais m'y prendre, quoi que je fasse c'était pas bon.
Bref, dans la matinée l'infirmière en chef du service est venue me voir:
" j'ai fait un point avec mes collègues de la nuit. Il s'avère que vous avez de sacrés problèmes de puériculture. Il va falloir vous décider, soit vous vouliez un bébé en bonne santé et vous donner un biberon, soit vous vous obstinez avec votre désir égoïste d'allaitement et vous en subissez les conséquences".
Autant vous dire que se prendre ça en pleine face, ça fait mal. J'ai pleuré en lui demandant si elle se rendait compte de la violence de ses propos. Face à ma réaction elle m'a dit "ce n'est pas ce que je voulais dire" mais c'est ce qu'elle avait dit...
J'ai décidé de rentrer chez moi, depuis la veille je n'avais pas fait de repas, j'avais mal dormi. A 13h je n'en pouvais plus, j'avais besoin d'être chez moi.
J'ai raconté ce qu'il se passait sur les réseaux sociaux et j'ai eu la chance d'avoir beaucoup de soutien 💖
Bref je me rends compte que mon article commence à être très long. Princesse a été gavée de biberons sans prise de poids significative (10g). Devant mon insistance des examens complémentaires ont été faits, elle avait une grosse anémie, un RGO et une intolérance aux produits laitiers... Le gag c'est quand je leur ai dit que l'intolérance ne me surprenait pas vu que sa sœur et moi l'étions aussi, il m'a été reproché de ne pas en avoir parlé ...

Nous sommes finalement repartis avec un traitement et une éviction à faire des produits laitiers...

J'en garde en tout cas un très mauvais souvenir

jeudi 23 février 2017

Allaiter: un acte naturel mais pas facile

Bonjour

Ce deuxième allaitement m'a conforté dans cette idée. Allaiter, parce que c'est un acte ancestral est naturel. L'introduction des biberons comme mode d'alimentation des bébés n'est que tout récent à l'échelle humaine et tant mieux car çela donne le choix.

Mais souvent on pense à tort, et moi la première, qu'allaiter ça coule de source (😭😭😭 je suis assez fière de moi sur ce coup). C'était peut être le cas avant, lorsque c'était la norme mais aujourd'hui  lorsqu'on se lance, c'est seule face à on nouveau né, sans avoir baigné dedans comme çela était possible autrefois. Nous n'avons plus la proximité voir la promiscuité familiale qui fait qu'avant d'être mère on aura au moins vu de près sa mère-tante-soeur-cousine allaiter.

Donc quand on fait le choix d'allaiter on se lance. On peut lire beaucoup à ce sujet mais on trouve souvent tout et son contraire. Le mieux reste de s'informer auprès de la Leche League mais pour beaucoup les animatrices apparaissent encore trop "secte" et n'osent pas franchir le pas. Je vous rassure, en tout cas pour celles que j'ai rencontrées et les retours que j'ai eus elles sont tout à fait normales.

S'informer c'est bien mais cela reste de la théorie. Passer à la pratique c'est une autre paire de manches.
Une difficulté à la naissance et hop voilà trop souvent le bébé complémenté au biberon. La préférence  tétine/sein n'a parfois besoin que d'un seul biberon pour s'installer.... Habituer le bébé à reprendre le sein s'avère long et usant pour les nerfs.
Un frein de lèvre ou de langue non détecté, c'est une mauvaise succion qui s'installe avec souvent des douleurs pour la mère, une mauvaise prise de poids pour le bébé et un allaitement voué à l'échec. On conseillera parfois des bouts de sein qui masqueront le problème de frein pendant un temps...
Parlons aussi de l'engorgement, de la mastite et de la mycose, tout un tas de problèmes liés à l'allaitement qu'on découvre (heureusement pas toutes)sur le tas.

Tout ça pour dire qu allaiter certes c'est un acte naturel mais pas facile. Les mères manquent trop souvent d'accompagnement de la part des professionnels qui au lieu d'aider et guider, remettent en cause les capacités de la mère et orientent vers le biberon. Cette solution pour certaines peut être vécue comme un échec alors que ce n'est pas le cas. C'est juste chercher à donner le meilleur mais même avec la meilleure volonté du monde, sans aide, il est normal de fatiguer face aux difficultés.


lundi 20 février 2017

Le (trop court) congé maternité

Bonjour

Aujourd'hui 20 février c'est une date particulière, en effet elle signe le jour théorique de ma reprise du travail.
Hier j'ai eu un coup de blues en regardant Princesse. Elle si petite, si fragile et il faudrait qu'elle soit gardée toute la journée en dehors de sa famille. Elle a passé 9 mois au chaud et au bout de 10 semaines il faut la laisser.

C'est un coup de gueule contre la durée du congé maternité qui est beaucoup trop court en France. 10 semaines c'est trop peu pour se remettre de l'accouchement . Physiquement et moralement  la grossesse et l'accouchement sont des épreuves pour la femme. Il s'en suit la découverte du bébé , la période d'adaptation et les nuits hachées. Pour celles qui ont pris cette décision, 10 semaines c'est limite pour mettre en route l'allaitement. 

Mais aux yeux de la société, pour des raisons économiques car prolonger la durée de ce congé coûte trop cher ( moins que la fraude fiscale et les détournements cumulés de nos élus ?), ce n'est pas envisageable.  Il a été question il y a peu de temps d'allonger cette durée de 2 semaines pour la mère et 3 jours pour le père. Goutte d'eau dans l'océan s'il en est... Et surtout du vent car en période électorale rien ne va bouger et le gouvernement d'après aura d'autres sujets à traiter...

Donc on demande à la femme soit d'abandonner son activité soit de reprendre alors qu'elle n'est pas physiquement prête.

C'est injuste, on devrait pouvoir avoir de fait le droit à un peu plus de temps pour se remettre.

On se retrouve démunie, sans aide, avec la fatigue et devoir de nouveau tout faire. Gérer de front un bébé qu'on apprend encore à connaître, gérer sa fatigue, gérer le travail, s'adapter aux nouveaux rythmes.

Il y a bien sûr la possibilité de prendre un congé parental mais l'impact financier est non négligeable. Cela entraîne une baisse des moyens et affaiblit la position de la femme qui se retrouve sous la dépendance de son/sa conjoint(e) ou qui se retrouve à vivre avec l'allocation accordée pris la CAF.

D'autres pays s'en sortent très bien avec un congé maternité plus long qui répond plus aux besoins physiques et physiologiques de la mère et de l'enfant mais il semble qu'en France cela ne soit pas du tout dans les priorités...

Malheureusement 

vendredi 17 février 2017

Mon engagement auprès du lactarium

Bonjour

Juste après l'accouchement Princesse a été emmenée en néonatalogie où elle a passé 5 jours. Au début elle était attachée à tout plein de machines avec des fils partout autour et des tuyaux pour la nourrir. Heureusement pour nous cela n'a pas duré fort longtemps.

Dans le service elle faisait partie des rares bébés nés à terme, les autre chambres étant occupées depuis plus ou moins longtemps par des prématurés.

Je connaissais l'univers de la prématurité de loin car ma sœur ayant fait une pré-éclampsie mon neveu d'amour est né à un peu plus de 7 mois. Cette fois-ci j'ai été plongée dedans de façon plus intense car plusieurs fois par jour j'étais face à ces tous petits êtres placés dans des couveuses. Des tous petits bébés qui auraient dû être tranquillement en train de grandir dans le ventre de leur maman et qui au lieu de ça étaient placés en couveuse et recevaient la visite de leurs parents à travers une vitre.

J'ai été touchée par ces papas et ces mamans faisant face avec beaucoup de courage et d'amour.

J'ai vu le personnel médical s'occupant des petits avec des infirmières qui fabriquaient des portes bébés avec les moyens du bord.

Mais j'ai aussi entendu des bébés pleurer, exprimer leur détresse pendant des longues minutes et s'entendre répondre par les infirmières qu'il fallait "attendre car ce n'est pas l'heure".
J'ai entendu des remarques désobligeantes envers des mamans épuisées qui n'avaient pas tiré assez de lait.
Je ne jette pas la pierre au personnel médical qui fait ce qu'il peut avec les moyens qu'il a mais tout cela m'a tres fortement marqué.

À mon retour à la maison il m'a semblé naturel de chercher à faire un geste utile pour ces bébés et ce qui m'est apparu a été de m'engager auprès du Lactarium de Necker en leur proposant de devenir donneuse de lait.
La démarche est simple, après un entretien téléphonique durant lequel on répond à un questionnaire médical un jour de livraison est déterminé.
Ici il s'agit des mercredis. J'ai fait remplir un dossier médical pour mon gynécologue lors du rendez-vous post accouchement puis j'ai fait une prise de sang qui a été récupérée en même temps que mon premier don de lait.

Me voilà partie pour une belle aventure et j'espère par ce petit geste pouvoir aider des familles, d'autant plus qu'en ce moment les stocks sont vides à Necker et ils sont obligés d'aller s'approvisionner auprès d'autres lactariums

mardi 14 février 2017

Quand l'après péridurale fait mal: la brèche

Bonjour

Si vous avez suivi le récit de mon accouchement vous savez que malgré mon envie première de ne pas en passer par là j'ai subi une péridurale.

Le lundi lors de mon premier lever j'ai senti une très forte douleur à la tête et dans le haut du dos. Je n'en ai parlé pensant d'une part que c'était sûrement normal après ce qu'il s'était passé et d'autre part habituée à garder mes douleurs pour moi.

La nuit a été terrible avec les douleurs post césarienne, les gaz et les tranchées mais bizarrement à part une grosse tension entre les épaules, une fois allongée le mal de tête finissait par passer.
Le lendemain mardi les douleurs étaient encore très fortes mais je n'en ai pas parlé de la journée, ce n'est qu'en fin d'après-midi qu'en me questionnant sur ma pâleur j'ai fini par dire à une aide soignante que j'avais mal. Je l'ai vue se fermer et me dire qu'elle allait en parler à un médecin.

J'ai ensuite vu un anesthésiste très arrogant qui m'a auscultée de manière brutale et m'a parlé en me prenant de haut avec un langage manifestement pas destiné au commun des mortels, genre "souffrez vous de douleurs scapulaires?" 
Il est parti sans que j'en sache vraiment plus. 

C'est lors de discussions sur Twitter que l'on m'a parlé de brèche.

Pour simplifier les choses, la brèche arrive lorsque l'aiguille de la péridurale pénètre  trop  profondément dans la colonne vertébrale. Elle crée alors un trou par lequel le liquide céphalo-rachidien (aka celui où baigne le cerveau) fuit. Ce qui explique les douleurs accrues dans la position debout et le calme relatif dans la position allongée.

À cause de la forte réaction que j'ai faite lors de l'anesthésie, l'équipe médicale, rendue frileuse par mon cas a voulu border mon cas avant de me proposer une solution. Je suis donc restée avec mes douleurs atroces jusqu'au vendredi, à devoir prendre sur moi car mon bébé avait besoin de moi et à avancer souvent en pleurant pour lui assurer un minimum de présence à ses côtés. Comme si mon accouchement n'avait pas été assez traumatisant pour moi, cette période a été aussi très dure. J'ai mobilisé le peu de forces que j'avais pour le bébé et lots des visites de PetiteFée j'avais à peine le courage de bouger pour profiter d'elle. Psychologiquement j'en reste marquée.

Finalement c'est le vendredi qu'une anesthésiste a déclaré "on ne peut pas continuer à la laisser souffrir comme ça, je m'en charge". 
J'ai donc subi un blood patch, intervention qui consiste à prélever du sang et le réinjecter au niveau de la brèche. Le sang en coagulant,  bouche cette ouverture. L'effet est magique, au cours de l'intervention les douleurs ont commencé à s'attenuer. Je suis restée allongée 5h et j'ai pleuré de joie cette fois-ci en me relevant. J'étais tellement heureuse que lorsque l'anesthésiste est revenue me voir en fin de journée je l'ai prise dans mes bras en la remerciant.

Deux mois plus tard les maux de tête ne sont qu'un mauvais souvenir mais je garde encore une douleur et une raideur dans le dos au niveau de la péridurale.

mardi 7 février 2017

La guerre des tranchées

Bonjour

Verdun 1916: la guerre fait rage depuis 2 ans déjà et nous sommes au coeur de ce qui s'avère être l'un si ce n'est la plus longue bataille de cette guerre. Les morts s'entassent des deux côtés...

Stop je m'arrête là. Je ne suis pas prof d'histoire et les tranchées dont je veux parler ici ne sont liées à la guerre mais à l'accouchement.

Toi nullipare si tu veux garder ton esprit chaste, arrête ta lecture ici.

Toi primipare, tu as peut être comme moi été prise de court devant ce phénomène post accouchement.

Toi multipare tu es rodée à ce phénomène! Je te présente tout mon respect et te fait part de mon admiration.

Les tranchées sont les contractions qui permettent à l'utérus de revenir à sa taille normale. En effet lors de la grossesse ce muscle passe d'une taille de 6 à 8 cm de hauteur sur 3 à 4 cm de large pour un poids de 50g à un poids d'environ 1,5 kg pour une hauteur d'environ 32 à 34 cm à la fin de la grossesse. Elles permettent aussi de "nettoyer" l'utérus des débris type muqueuses et autres résiduels de la grossesse. En cas d'allaitement, les tranchées peuvent être ressenties de manière plus violentes de part la libération d'ocytocine plus importante.

Bien que cela paraisse logique cette histoire taille et tout et tout je ne m'attendais pas du tout à ça.

Après l'accouchement de Princesse je m'attendais bien aux  lochies, aux gaz post césarienne et aux tranchées mais je ne m'attendais pas à ce qu'elles soient aussi intenses!

Et oui, voilà encore une chose qu'on se garde bien de partager... A chaque accouchement les tranchées sont plus douloureuses que celles de la grossesse précédente...

J'ai donc sérieusement morflé, ceci étant accentué par le fait que je suis hyper algique.

En bonne copine, je vous annonce la couleur pour que vous ne soyez pas surprise lors de l'accouchement de votre deuxième (au troisième vous irez à la maternité en connaissance de cause )