mardi 6 février 2018

Féminisme: le jour où j'ai osé

Bonjour

Comme beaucoup, je m'intéresse à la question du féminisme. Je ne suis pas la plus engagée sur le sujet, loin de là, mais le fait d'avoir deux filles me pousse à plus me questionner sur le monde que je vais leur laisser.

Je lis beaucoup sur le sujet, j'admire celles qui osent avoir des actions qui font de vraies avancées mais au quotidien, à part garder mon nom de famille et refuser de devenir Madame Chéri, on ne peut pas dire que je fasse grand chose.

Sauf une fois, où j'ai libéré ma parole. 

Nous étions le 12 décembre. Pour les personnes qui suivent c'est le jour de l'anniversaire de Princesse.
 
Ayant envie d'un moment privilégié à nous deux, je pars au restaurant avec elle. Ils nous connaissent et nous proposent une table un peu à lécart.
 
Je passe commande, ils chauffent le repas de Princesse, petit moment parfait qui s'annonce. 
 
Une vague de client arrive. Du coup on se retrouve entourées et à la table juste à côté, il y a Monsieur Directeur qui déjeune avec Monsieur Client.
 
Princesse est sur sa chaise, les tables sont proches, je ne peux pas ne pas entendre la conversation. J'essaye néanmoins de ne pas y prêter attention, c'est leurs histoires pas la mienne.
 
Sauf qu'à un moment Monsieur Client hausse la voix et dit
 
"Je vais vous dire une vérité Monsieur Directeur: toutes les femmes sont des salopes. Toutes sans exception."
 
Regards gênés de Monsieur Directeur
 
"Vous ne pouvez pas dire ça !
Si je le peux car c'est la vérité"

Regards outrés des femmes attablées aux environs.

Moi 
"Monsieur, modérez vos propos il y a une enfant
- Elle n'a pas entendu
- sa mère si et c'est déjà trop
- ah, désolé. Je corrige. Toutes les femmes ne sont pas des salopes mais des garces.
- Monsieur comment osez-vous"
 
Là dessus Monsieur le Directeur intervient, dit que son client "plaisante" et le fait changer de sujet.
 
Par pitié pour Monsieur le Directeur, je lâche l'affaire et finit mon repas passablement énervée.
 
Je me lève de table lorsque le client revient à la charge:
 
"- J'espère ne pas avoir gâché votre repas
- Pour être honnête si
- Vous n'avez qu'à être une gentille épouse et ainsi votre mari ne parlera pas de vous comme ça
- Monsieur, la gentillesse et le respect sont réciproques dans le couple. Vu vos propos, je considère que vous parler est une perte de temps. Je vous laisse là ".
 
Il s'est trouvé con.

Et moi de partir toute fière en poussant ma poussette.

C'est rien pour la plupart, mais pour moi c'est beaucoup. J'ai osé répondre lorsque les propos étaient dégradants et vu les sourires des autres femmes présentes, elles étaient contentes aussi que je l'ai fait.

Depuis ce jour, je ne laisse plus rien passer. Sous le ton de l'ironie la plupart du temps, je demande qu'on m'explique et au travail, les gens font de plus en plus attention.

Un pas à la fois et ça changera.



1 commentaire:

Un petit mot?